L’autoédition, les illustrateur·trice·s et les auteur·trice·s · Si la création de l’objet livre incombait aux maisons d’édition à 100% avant les années 2010, l’autoédition a changé cet équilibre. Les auteurs et les autrices autoédité·e·s sont devenu·e·s de véritables maisons d’édition et cela a changé fortement la relation qu’ils ont avec les illustrateurs et les illustratrices. D’une relation de collaboration, ils/elles sont passé·e·s à une relation d’emploi. Voilà qui change un peu tout… Décryptage des responsabilités qui pèsent désormais sur ces deux corps de métier pour maintenir une bonne relation.
Comment l’autoédition a tout changé
Autoédition vs édition classique
Edition classique | Autoédition | |
Maison d’édition | Elle est la cheffe d’orchestre de l’objet livre : elle rémunère les prestataires qui participent : auteur, illustrateur, imprimeur, distributeur, graphiste… En conséquence de quoi, lorsque l’objet est vendu, c’est elle qui touche de l’argent (et en reverse aux différents acteurs·trice·s selon le contrat établi). | Il n’y a pas de maison d’édition. |
Auteur / autrices | Une fois son manuscrit choisi et retravaillé, l’auteur·trice est payé·e en droits d’auteur (potentiellement avec une avance sur droit). Il/elle participe à la promotion du livre lors de signatures et d’interview et est mis·e en avant. | L’auteur·trice est en charge de la création de l’objet livre. Lorsque l’objet est vendu, c’est lui/elle qui reçoit l’argent. C’est donc lui/elle qui prend les risques financiers liés à la diffusion du livre. |
Illustrateur / illustratrices | L’illustrateur·trice est contacté·e par la maison d’édition pour illustrer un ouvrage (sa couverture ou son ensemble) et est payé·e soit à l’illustration, soit à l’illustration + droits d’auteur en fonction de la diffusion (surtout sur les gros tirages et/ou dans des projets d’album quand il cosigne le livre). | L’illustrateur·trice est contacté·e par l’auteur·trice pour illustrer un ouvrage (sa couverture ou son ensemble) et est payé·e soit à l’illustration, soit à l’illustration + droits d’auteur en fonction de la diffusion (surtout sur les gros tirages et/ou dans des projets d’album quand il cosigne le livre). |
Autrement dit, dans l’autoédition, les auteurs et les autrices deviennent les client·e·s des illustrateurs et des illustratrices qui en sont des prestataires. Une relation bien différente de l’édition classique où ces deux corps de métier travaillent pour la maison d’édition qui les rémunère.
Le cas des BD et des albums jeunesse
Le cas des BD et des albums jeunesse est particulier car il implique souvent une collaboration sur le long terme entre auteur·trice et illustrateur·trice. La mise en place de la rémunération peut donc être différente et va dépendre essentiellement 1) de la marge de manœuvre de chacun des protagonistes et 2) de la volonté de chacun des protagonistes. Dans ce cas spécifique, l’organisation de la rémunération sera réfléchie à deux.
Les responsabilités de l’auteur dans l’autoédition
Dans l’autoédition, l’auteur·trice est client·e de l’illustrateur·trice. Il/elle doit donc jouer son rôle de client·e.
#1 Respecter son rôle de client·e
En tant que client·e (de n’importe quel prestataire ou magasin que ce soit), vous avez le droit de :
- être respecté (la base !) ;
- être informé des tarifs, des conditions de travail et des délais par le biais d’un devis (voire d’un contrat et de conditions générales de vente) ;
- poser des questions et qu’on y réponde ;
- refuser l’offre qu’on vous propose.
Mais vous avez aussi le devoir de :
- respecter la personne face à vous (la base !) : ne pas proposer de travail gratuit par exemple 😉
- payer et de respecter les conditions de paiement demandées ;
- respecter le processus indiqué par votre prestataire
Les responsabilités de l’illustrateur dans l’autoédition
Dans l’autoédition, l’illustrateur·trice est prestataire de l’auteur·trice. Vous devez donc respecter votre rôle de professionnel·le.
#1 Respecter son rôle de professionnel·le
En tant que professionnel·le, vous avez le droit de :
- être respecté·e (la base !) ;
- imposer vos tarifs : si un·e client vous demande un budget trop restreint par rapport à la charge de travail, vous avez le droit de refuser !
- être payé·e et de refuser de commencer à travailler sans avoir été payé·e ;
- imposer vos conditions de travail et vos délais.
Mais en contrepartie, vous avez le devoir de :
- respecter la personne face à vous (toujours la base !)
- faire preuve de pédagogie ;
- informer votre client·e des prix et des conditions par le biais d’un devis et d’un contrat clair ;
- faire le travail qui a été convenu et pour lequel votre client·e a payé.
Paye ton illustration a pour ambition de mettre en relation les deux corps de métier que sont les illustrateurs et les auteurs. Pour alléger les échanges, les rendre transparents et éviter la prise d’une commission, le site ne dépasse pas la mise en relation : une fois que vous avez trouvé votre prestataire / client·e, c’est à vous de jouer 🙂 C’est pourquoi il me semblait essentiel de rappeler les règles d’un bon échange professionnel en guise de premier article.
Si vous avez besoin d’autres éléments – que ce soit en tant qu’auteur·trice ou illustrateur·trice – n’hésitez pas : les commentaires sont ouverts !
Belle visite sur le site,
Marièke